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Vivre dans l’ombre d’insécurité du COVID-19

 

Depuis la nuit des temps, la maladie a une ombre qui n’a rien de rassurant. Je ne sais pas vous mais c’est très difficile de rester indifférent face à cette réalité, sa présence n’annonce pas de bonne nouvelle.  Peu importe, la pathologie, la maladie est source d’un lot d’émotions souffrantes, d’insécurité, de danger et de mal-être futur ou présent. Notre histoire avec la maladie, habituellement, n’éveille rien de rassurant lorsqu’elle revient nous hanter.

En ce moment, le monde est bouleversé par la venue du COVID-19.  Depuis quelques semaines, le monde est arrêté. L’humanité est marquée au fer rouge par ce virus et ne sera plus jamais pareille. L’impact sur la vie de tous les peuples est incalculable, énorme et surprenant, il change les habitudes des gens, met en pause toute l’humanité et mobilise toutes les ressources possibles pour lui tenir tête et gagner la bataille.

Depuis quelques semaines,  ce virus a pris le contrôle sur l’humanité, il nous menace. Il a pris un pouvoir incroyable sur notre qualité de vie, sur nos décisions et sur notre existence. Jamais dans notre histoire, il y a eu un élément qui a eu autant d’impact sur le monde entier. Les autorités mondiales sont à l’écoute. Les informations, les émissions spéciales et le discours sociétaire ne tournent uniquement qu’autour de lui. Ce qui faisait l’actualité avant est relégué au second plan.

Tout est fait dans la réalité pour le contenir, l’éradiquer et en survivre. Les gouvernements se sont mobilisés, les informations pour guider et éviter la contagion sont données. Des décisions sont prises, le confinement et la distanciation ont été déclarés. Nous en connaissons les symptômes, le nombre de décès et de personnes contaminées, d’heure en heure, de jour en jour, par ville, par pays et même dans le monde entier. Nous avons toutes les informations dont nous avons besoin pour lutter contre, pour connaître l’ennemi et faire les meilleures actions pour gagner la guerre. 

Malgré tout ce savoir, la connaissance de cette réalité, son ombre d’insécurité persiste, fait trembler l’humanité et existe envers et contre tous. Nos connaissances rationnelles ne font qu’intensifier cette ombre en chaque personne. Elles nous rappellent constamment sa présence de mille et une façons. Nous vivions en compagnie d’une bombe invisible, une ceinture d’explosifs à toute heure du jour.  On entend des coups de semonce et on a fusil sur la tempe. Un animal féroce a été libéré et reste caché pour ne pas être vu.  En plus d’être insécurisant, on reste sans pouvoir et impuissant face à celui-ci. Le sentiment d’être en danger est toujours là et est ravivé par la réalité à tout instant.  

Ce qui est triste, c’est que peu d’importance est donnée à cette ombre, habités par la peur et l’insécurité. On en parle peu mais quand on en parle, on nous parle d’inquiétude sans donner toute l’importance aux peurs et à leur intensité que chacun porte au quotidien. Cette ombre est présente dans chacune des étapes. Que ce soit avant de la maladie, dans la période du diagnostic, dans la guérison ou la dégénérescence, on peut la ressentir. Elle laisse des traces dans chaque personne, Elle sera là pour une éternité dans l’humanité et dans notre histoire comme les plus grandes guerres, les actes de terrorisme et les grands séismes l’ont fait.

Cette ombre est faite d’un monde d’émotions et de sentiments de toutes sortes où l’insécurité et les peurs sont les plus présentes. Chacun les vit à sa manière, à son intensité et à sa différence. Tout peut devenir un déclencheur d’insécurité. Certains, au retour de l’épicerie seront envahis par la peur de l’avoir contracté. D’autres ont peur de mourir ou de souffrir suite à l’apparition d’un simple mal de gorge ou à l’annonce des résultats de  la propagation. Parfois, c’est la peur de perdre qui s’éveille lorsque l’on voit un proche ne pas respecter les règles de confinement, lorsqu’on est sans nouvelle de ceux qu’on n’aime ou qu’on entend parler de la multitude de décès dans le monde.

L’intensité des peurs est variable pour chaque personne; certains vivront un simple stress, d’autres auront peur à en pleurer toutes les larmes du corps, ça peut prendre la forme de  panique ou de terreur. L’angoisse se montre le nez quand les peurs envahissent le corps de la personne, par des serrements intérieurs ou différentes réactions physiques; les peurs dans l’irrationnel sont tellement fortes qu’elles prennent les moyens  pour se faire entendre.

Lorsque la peur est accueillie et bien gérée, elle nous guide vers nos besoins, nous protège du danger et mobilise toutes nos ressources pour aller vers un mieux-être. Malheureusement, l’être humain, confronté à l’insécurité, réagit sans le vouloir par des réactions de survie. Elles sont inconscientes, instantanées, irrationnelles et bien involontaires.  . Elles ont comme effet de calmer la peur, les sensations désagréables de l’esprit, du corps et du cœur mais ne lui apportent pas une paix et une sécurité durable.  Elles permettent de survivre momentanément et non de vivre pleinement et librement. C’est comme sauter par-dessus, que la peur n’existe plus. Elles sont comme un prix de consolation, dur de dire non à 5000$ dollars quand nous sommes dans le besoin; mais gagner 50000$ si nous pouvions le choisir dans ces moments serait bien mieux. Ces réactions gaspillent une énergie précieuse et vitale. Elles sont nombreuses et variées, en voici quelques-unes :

Comme lorsque La personne se place au-dessus de l’émotion pour ne pas la ressentir. Elle fait comme si la peur n’existe pas. J’entends des phrases comme ««mourir de ça ou d’autre chose»», ««les gens paniquent pour rien»», «« il n’y a pas de danger, c’est juste une grippe, je suis plus fort qu’elle»» ou encore ««faut pas que j’y pense, il faut que je me mette au-dessus de ça pour continuer»». D’autres se placent au-dessus de la loi, en ne respectant pas les règles données par les autorités. Dans le supérieur, la personne est prise dans le personnage du fort, de l’insensible et dur, elle ne fait pas face à son insécurité et n’a aucun pouvoir pour s’en occuper.

C’est sécurisant d’avoir une bonne compréhension de ce qui se passe, une connaissance de l’ennemi, de ce qu’il y a à faire pour y faire face. Ça peut devenir par contre une réaction de survie, quand la personne s’acharne à essayer de rationaliser, de tout comprendre pour se sécuriser et que ça ne marche pas. Elle écoute les nouvelles en boucle sans relâche. Au début, l’effet sécurisant est là en restant à l’écoute  sans arrêt mais il vient un moment que  de réentendre tous les drames, les conséquences humaines et économiques, éveille et nourrit l’insécurité et les peurs les plus profondes.  

Une autre façon de rationaliser est de tout  intellectualiser afin de ne pas ressentir d’émotion. La personne essaie de comprendre l’incompréhensible, de s’expliquer les émotions; elle reste dans les faits et les déclencheurs. Elle ne laisse aucune place à ce qui est irrationnel au ressenti comme vécu.

D’autres auront des réactions complètements irrationnelles dans la compulsion qui permettra de créer un faux sentiment de sécurité qui se dégonflera bien rapidement. Les achats compulsifs sont un bon exemple, ce que nous avons vu dans nos épiceries et dans la saga du papier de toilette.

Quand la personne critique et juge les gouvernements, ceux qui contreviennent aux avis ou les voyageurs qui reviennent au pays, sur ce qu’ils ont fait ou n’ont pas fait, ce qui est correct et ne l’est pas. Cette réaction permet à la personne de se couper, en restant pris sur l’autre; elle ne ressent plus pour un moment les peurs qui l’habitent. Ce qui est triste, c’est que dans le jugement, la personne est habitée par une intensité négative. Elle est sans pouvoir, si l’autre ne change pas, elle restera mal. Elle rejette l’autre, lui dit qu’il n’est pas correct, ce qui ne procure aucun sentiment sécurisant.

Dur de rester face à face avec la peur et toute son intensité.  Quand on tremble en dedans, la fuite se fait toute seule sans qu’on y pense. Elle permet momentanément de faire disparaître la peur de la réalité.  La fuite est présente dans le non-respect des règles de confinement, dans le non-respect de ses engagements, dans la consommation d’alcool et de drogue et de bien d’autres façons.

D’autres personnes iront dans leur l’imaginaire pour se couper de ce qu’elles vivent comme insécurité et impuissance. La personne peut s’imaginer le pire ou que tout va bien, le temps qu’elle est dans l’imaginaire, Elle a le sentiment d’être en contrôle, elle n’est plus en contact avec ses peurs qui la font souffrir. Cette réaction de survie laisse une un faux sentiment de pourvoir et de sécurité, le sentiment de calme et de bien-être passagers lorsque la réalité revient.

Peu importe les réactions de survie que la personne a, même si ça peut être difficile à comprendre, elles permettent toutes de calmer l’insécurité et de ne plus la ressentir pour un instant. Les peurs et l’insécurité contenues dans l’ombre sont parfois tellement fortes qu’elle devient insupportable psychiquement et physiquement.  Constamment pris dans la peur, la terreur, la panique, les manifestations de l’angoisse dans le corps, il est normal de glisser inconsciemment dans ces réactions pour survivre.

Cette glissade laisse tout pouvoir à notre inconscient et nos réactions pour nous guider vers la sécurité. Elle nous laisse victime de la situation, sans pouvoir pour créer ce que l’on a besoin et contacter nos ressources intérieures pour nous sécuriser. Lorsque nous nous réveillons, nous somme exactement à la même place qu’avant la glissade. Comme dans le jeu de serpents et échelles, où après avoir lancé nos dés, nous reculons au lieu d’avancer.  Les réactions ne créent pas une sécurité durable mais un calme dans la tempête, comment l’œil dans la tornade.

Pour s’occuper de l’ombre et en prendre la responsabilité, il faut bien la connaître pour y faire face et avoir du pouvoir pour créer un mieux-être durable. Le premier piège est de s’en défendre par des réactions de survie, car les peurs ne disparaissent pas, elles s’amplifient pour se faire entendre lorsqu’elles sont ignorées.

Le chemin de la sécurité durable commence par être capable d’identifier et d’accueillir nos peurs. Comment s’occuper de quelque chose que l’on ne connaît pas? Prendre le temps d’y être sensible et de les connaître demande du courage et du temps, mais nous permet de choisir le chemin à prendre pour se faire du bien, se calmer, se sécuriser et développer des ressources intérieures. Être conscient de notre insécurité est la première étape du chemin vers la satisfaction notre besoin de sécurité.

Parfois le simple accueil des peurs permet de les faire dégonfler; on peut voir l’irrationnel qu’elles contiennent et revenir à la réalité qui est source de sécurité. Par exemple : j’ai peur d’avoir le coronavirus mais dans la réalité, je vais bien, je ne suis pas malade, je me suis protégé et j’ai tout fait ce qui fallait que faire.

La peur est la distance entre le moment présent et le futur. C’est dans le moment présent que le mieux-être et la sécurité sont présents, ce qui est tout le contraire de la peur qui est directement en lien avec le futur. Rester dans l’ici et maintenant demande de faire un effort constant et de la discipline. En contact avec le moment présent, la peur ne peut être cultivée. Être conscient de ses peurs et choisir de ne pas les nourrir permet de reprendre son pouvoir sur sa vie et de faire face à ces réactions. Le moment présent permet de choisir la bonne action pour trouver la paix et le bien-être recherchés.

Conscients des peurs qui nous habitent, certains choisiront de se faire du bien en ne restant pas seuls, en parlant et en partageant leur insécurité avec un proche, un ami ou un professionnel. Être accompagné dans nos peurs est sécurisant. C’est un peu magique le fait d’en parler avec une autre personne c’est comme si elle prenait une partie de nos peurs. En relation, nous ouvrons la porte à la satisfaction de notre besoin d’être sécurité, de paix, d’amour, d’être réconforté et supporté. La relation est source de sécurité. ««Avoir peur tout seul c’est une chose mais avoir peur à deux c’est bien mieux.»»

Le choix de nos pensées et de ce que nous écoutons sont d’autres ressources importantes. Nous avons le pouvoir de choisir ce que l’on porte comme pensée et ce que nous entretenons. Dans les médias, la pensée que ««tout va bien»» est très bien exploitée; c’est une pensée qui nous fait du bien. Choisir ce que nous écoutons est tout aussi important. Le manque d’écoute de soi  face à nos pensées et ce que nous entendons est une source importante d’insécurité. Être conscient de l’impact qu’a sur nous nos pensées et ce que nous entendons, être sensible à soi et aux peurs qu’elle éveille, permet de choisir  et d’entretenir ce qui nous fait du bien, ce qui est bon pour nous et ce que j’ai besoin d’entendre et d’entretenir.  C’est une ressource puissante pour ne pas nourrir l’insécurité en lien avec l’ombre. La personne peut alors choisir de ne pas écouter les nouvelles, en écouter seulement une partie. Elle peut choisir d’écouter de la musique qui lui fait du bien. Elle peut arrêter certaines pensées  récurrentes et en choisir d’autres qui lui font du bien.

Choisir de se faire du bien est un autre outil important pour mieux vivre avec l’ombre de la maladie. Demandez-vous régulièrement qu’est-ce qui est accessible, qui me ferait du bien en ce moment. La réponse est parfois très simple, comme lire un livre, écouter de la musique, prendre une marche ou un verre, faire de la méditation, du yoga, se changer les idées ou toute autre activité que l’on choisit consciemment pour créer un sentiment de bien-être en nous, ce qui est différent de la réaction de survie qui est inconsciente.  

Être conscient que, si nous vivons avec l’ombre de la maladie et que nous en souffrons, permet d’ouvrir la porte pour être empathique aux gens qui nous entourent, qui réagissent et qui vivent de l’insécurité.  Sans cette sensibilité, le risque de réagir aux réactions des autres est grand. Accueillir l’autre dans ses réactions est un cadeau inestimable. C’est être capable de lui dire, je vois bien que tu réagis et que tu es dans un espace de survie. Tu dois souffrir pour agir ainsi.  Prendre soin de notre entourage nous apporte aussi un réconfort; ça permet de ne pas être seul dans cette réalité et de créer la relation. Aimer est toujours plus confortable que de réagir et de juger. L’amour crée un sentiment merveilleux en soi, beaucoup plus satisfaisant que la réaction. Voir l’impact de notre amour nous procure un sentiment de bien-être et de bienveillance.

Cultiver sa santé psychique, physique et spirituelle est un antidote à l’ombre de la maladie. Lorsque je cultive ma santé, je crée un sentiment positif en moi, je crée de l’amour de moi et je crée la vie; ce sont des actes des plus spirituels. En ces temps difficiles, cultiver sa santé c’est aussi cultiver notre foi en la vie, en nos ressources et en les êtres chers qui nous entourent. La foi, le sentiment de confiance, est le contraire de l’insécurité. Prenez un temps pour prier, pour reconnaître ce qui est beau, bon et bien en vous, dans votre entourage, dans votre journée et dans le monde. C’est donc un moyen efficace pour ne pas rester pris dans l’ombre et dans nos réactions de survie.

Dans cette tempête que le monde entier subit, si nous cultivons chacun notre jardin, soyez assurés, que tout mis, ensemble nous aurons le plus beau et le plus grand potager au monde. Je suis certain que le fruit de ce labeur sera vous satisfaire. Je vous souhaite de vous choisir, de créer tout ce que vous avez besoin pour retrouver du calme, de la paix dans cette ombre des plus insécurisante.

Merci de m’avoir lu. N’hésitez pas à me contacter pour me faire part de vos commentaires.

Au plaisir de vous entendre à mon tour.

Chaleureusement.

 

Christianmontmeny.com

Total: 1 Commentaire(s)
Suzanne Pellerin
Belle concientisation ! Bonne et nourrissante lecture ! Merci Christian !!
8 avril 2020 · répondre ·
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